Source : The Load Star

Air freight is better placed to avoid congestion during the coming months than sea freight, but airports have expressed concern that labour shortages could slow down handling.

“Shippers are turning to air freight because of the challenges at sea,” explained Michael Steen, CCO of Atlas Air, “it is compounding the high demand already there.

“It’s going to be strong for all modes, and we are definitely seeing some challenges, such as at Chicago O’Hare.

“Covid restrictions, handling and labour protection procedures are putting pressure on supply chains, and more demand will create delays and backlogs. We have got to work on that.”

But he added: “The bottlenecks in air freight are less cumbersome than those in ocean.”

IATA economist, Ezgi Gulbas, agreed: “Shipping’s schedule reliability has fallen from 74% pre-pandemic, to 32% now. And, compared with shipping, air prices are at historical lows.”

Amsterdam Schiphol, where “air freight has gone through the roof”, said that like rival airports, it was facing labour shortages – but has plans to try to reduce congestion.

“There are a number of things keeping labour shortages intact,” explained David van der Meer, cargo partnerships director. “Wages won’t change any time soon, and we think it will get worse before it gets better. Companies need to pay more.

“Covid has also dispersed people, some have left the airport area and are not tempted back, and labour regulations may be more restrictive in the Netherlands than elsewhere.

“The problem is biggest for the handlers.”

While the airport has seen declines in the number of slow-to-handle ‘preighter’ flights, some remain. But one of the main trends of the past 18 months has been a move away from major air freight hubs.

“More and more airlines and forwarders are taking the initiative to fly to new airports, in China as well as secondary airports in the US, such as Rockford and Rickenbacker. That’s where we have an opportunity,” said Mr Steen.

But IATA’s head of cargo, Brendan Sullivan, warned that the industry needed to ensure it could overcome the challenges likely to appear in the next two months.

“The peak is coming, and issues in the supply chain are being magnified. We need to focus on those challenges now. We need increased communications, and collaboration to leverage that. Data and digital sharing, and transparency on what is expected to move. There are a number of challenges ahead.”

Schiphol agreed that technology could be the key to a smooth peak season. Mr van der Meer said: “It’s manageable. The key is to make room to store cargo and sort out road traffic. The shortage of lorry drivers means there are queues, especially at weekends.

“We keep pushing digitisation as the best way to keep things going. Digital pre-notification is now obligatory at Schiphol and, from 1 January, you will have to pay more if you don’t. It’s going well, but it’s a big step.”

Meanwhile industry concerns that the large amounts of cash in the sea freight business could propel it to become a more attractive mode were dismissed by Mr Steen, who expects a few strong years for air freight – even if ocean recovers its equilibrium.

“Their investments won’t affect air cargo,” he claimed. “Air freight capacity is finite, and those sea investments [won’t come to fruition] until well into the future.

“Air capacity is not growing in line with demand – there are only 90 deliveries in the next three to four years. Capacity won’t come back yet, and there will be an adjustment of networks and fleet decisions. It could be five years of growth.”

Alex Lennane

Source : le journal de la Marine Marchande.

La semaine d’or chinoise, traditionnelle saison morne, n’a eu aucun probant sur la congestion portuaire. Le marché du conteneur reste sous tension alors que le président américain Joe Biden a accentué la pression à l’approche des fêtes de fin d’année. Et certains de s’interroger déjà : les arriérés seront-ils suffisamment résorbés pour le Nouvel an chinois alors que les chargeurs, échaudés par les précédents, anticipent déjà leurs commandes.

« Imagine-t-on un seul instant » le chef de l’État français convoquant les directeurs des ports du Havre et de Marseille, les représentants de leur vaste communauté portuaire et maritime ainsi que les partenaires sociaux pour leur intimer l’ordre de trouver au plus vite des solutions à la pagaille qui règne dans leur pré carré, amoncellement de conteneurs sur les quais et de navires au mouillage ? 

C’est pourtant ce à quoi ont assisté les importateurs et exportateurs américains : voir le président de la plus grande économie du monde s’impliquer dans la résolution d’un phénoménal bouchon à l’entrée de ses ports et demander à toutes les parties prenantes de la chaîne d’approvisionnement « qu’on n’​appelle pas ainsi pour rien » de faire du « non-stop » 24h/24, 7j/7. Également concernés par cette solution jusqu’au boutiste, les grands chargeurs (Walmart, Samsung, Target et Home Depot), les transitaires (FedEx, UPS), les chauffeurs routiers et les syndicats des personnels portuaires, ferroviaires et routiers. 

« Je veux être clair. Il s’agit d’un engagement général à passer à un fonctionnement en continu. L’administration invitera le secteur privé à agir s’il ne le fait pas », a-t-il appuyé tout en faisant lourdement pression pour que soit enrayée, aussi, la hausse des prix avant le Black Friday, marquant les débuts de la saison commerciale avant Noël.

Long Beach s’y est mis, Los Angeles a rechigné

Le mois dernier, Long Beach avait déjà lancé son programme pilote de prise en charge des marchandises 24h/24 à son terminal Pier T, devenant ainsi le premier terminal à faciliter l’accès des camions aux installations pour la prise en charge des marchandises pendant la nuit. Après s’y être engagé, Los Angeles avait fait volte-face.

Une fois le projet adopté, l’extension des heures d’ouverture du port de Los Angeles devrait se traduire par une augmentation du traitement de conteneurs de l’ordre de 3 500 EVP par semaine alors que Los Angeles recevrait en moyenne 145 000 EVP par semaine et que la demande américaine reste ferme. La National Retail Federation, puissante fédération des détaillants américains, n’a de cesse de revoir à la hausse ses prévisions concernant les importations de conteneurs du pays, qui devraient atteindre 6,5 MEVP au quatrième trimestre. Elle prévoit également que le volume augmentera de 5,3 % et de 1,6 % respectivement, pour atteindre 2,2 et 1,9 MEVP en janvier et février prochains.

Nuée de navires inactifs

La situation reste critique sur le front portuaire. Entre mi-mai 2021 et début octobre 2021, le temps de transit moyen entre les ports chinois et ceux de la côte ouest américaine est passé de 19 à 36 jours, selon une estimation du transitaire numérique Shifl, quand il faut habituellement compter entre 16 et 18 jours pour qu’un navire en provenance de Shanghai ou Ningbo débarque ses conteneurs à Los Angeles et à Long Beach. C’est dire que les leurs clients peuvent être soumis à un délai allant jusqu’à une vingtaine de jours avant de réceptionner leurs marchandises.

Ces derniers jours, la nuée de navires inactifs au large des ports de la baie de San Pedro, dans l’attente de pouvoir décharger, est reparti à la hausse. Avec les 57 à quai, il y a au total de 157 navires dans l’environnement des deux premières portes d’entrée américaines pour les importations conteneurisées alors qu’une petite cinquantaine sont attendus dans les jours qui viennent, selon les données de Shifl.

Faire parler les boîtes

Le nombre de ceux qui ne peuvent même pas atteindre le mouillage a augmenté de 10 unités pour atteindre un total de 43 dont 33 porte-conteneurs. Il y aurait, toujours selon le transitaire, 70 porte-conteneurs en attente à l’extérieur des ports jumeaux, dont 23 de plus de 10 000 EVP ainsi que quelque 250 000 conteneurs empilés sur les quais américains, traduction manifeste des 25 % de marchandises en plus expédiées de l’Asie vers les États-Unis au cours des huit premiers mois de l’année par rapport à la même période en 2019, selon Container Trades Statistics. Les importations de jouets, de jeux et d’articles de sport ont bondi de 74 % et les appareils ménagers de 49 % d’après Capital Economics, qui a voulu faire parler les boîtes.

La congestion a gagné du terrain. Seattle et Tacoma, qui élargissent aussi leurs plages d’ouverture pour remédier à l’empilement des boîtes sur les quais, connaissent une recrudescence du trafic maritime. Une quinzaine de navires attendaient d’accoster. À Savannah, la forte congestion lui vaut la perte de trois services alors qu’une trentaine de navires attendent actuellement au mouillage et les délais d’attente sont déjà de huit à dix jours en moyenne. Plusieurs transporteurs de Ocean Alliance (CMA CGM, Cosco/OOCL) et membres de THE Alliance (Hapag-Lloyd, ONE et Yang Ming) ont détourné leurs navires vers Charleston et Jacksonville. Avec un volume de 4,6 MEVP, le port de l’État de Géorgie est la deuxième porte d’entrée pour les conteneurs sur la côte Est américaine, derrière les ports siamois de New York et Newark (7,6 MEVP).

Réaction des marchés

Étonnement, les cours des actions de Cosco, cotée à Shanghai et à Hong Kong, ont plongé de 6,4 % et de 10 %, à l’issue du discours du président Biden sur le fonctionnement en continu alors même que le leader chinois du transport maritime présentait le même jour ses performances du troisième trimestre (4,73 Md$ et 4,31 milliards pour OOCL).

Les actionnaires du numéro quatre mondial du transport de conteneurs ont-ils un doute sur l’issue, dans des délais raisonnables, des négociations qui vont se jouer sur le front américain, notamment avec les dockers, les chauffeurs routiers et les employés ferroviaires ? La nouvelle organisation suppose de nouvelles équipes de nuit en dehors des heures de pointe et des heures de week-end. Ou est-ce au contraire la crainte que les taux de fret ne s’effondrent si une solution est trouvée, un plafonement s’étant déjà profilé ? Ou encore des préoccupations en lien avec la crise de l’énergie ? La flambée des prix du pétrole, du gaz et de l’électricité ne fait qu’aggraver la situation, en pesant de plus en plus sur les consommateurs. Les économistes estiment que la situation de grande confusion pourrait saper la croissance économique mondiale à laquelle n’est pas étrangère celle de la demande de marchandises conteneurisées.

L’indice PMI de l’industrie manufacturière chinoise s’est en effet contracté en septembre pour la première fois depuis l’apparition de la pandémie, ce qui a douché les sentiments les plus optimistes sur l’évolution des tarifs de conteneurs. Le gouvernement chinois rationne l’électricité dans les usines depuis septembre. Nombre d’entre elles ont déjà annuler leurs expéditions en raison de retards de production. Si les usines retrouvent leur pleine capacité, les taux pourraient rebondir dès le mois prochain car, nourris de l’expérience passée, les détaillants américains vont relancer la machine, en anticipant leur sourcing en prévision du Nouvel An lunaire qui commence le 1er février.

Saisons pulvérisées

La saisonnalité traditionnelle du transport maritime par conteneurs veut que l’activité se calme pendant et après la semaine (d’or) fériée en Chine début octobre. Or la pandémie a littéralement pulvérisé les saisons qui rythmaient d’ordinaire le transport maritime. La Golden week n’a pas été et ce pour la seconde année consécutive.

Selon les données d’Alphaliner, l’événement n’a eu aucun effet sur l'(in)activité des porte-conteneurs. La flotte inactive est restée stable, à un niveau très bas, celui qui la caractérise depuis la fin de l’année dernière. Les navires sans emploi s’élevaient, le 11 octobre, à  173 navires pour une capacité de 593 828 EVP, soit 2,4 % de la capacité mondiale (4,67 MEVP). Près d’une cinquante d’entre eux étaient en attente de commercialisation et 125 en entretien.

Stablisation des taux de fret, pour combien de temps ?

Si le marché de l’affrètement est faible, c’est en raison du manque de tonnages disponibles car la demande est persistante. Et les rares navires qui se libèrent le sont à des prix astronomiques mais la tendance au « plafonnement » observée par Alphaliner il y a quelques semaines semble se confirmer, après une brève remontée.

« La stabilisation des taux d’affrètement reflète celle des taux de fret par conteneur, le SCFI ayant baissé de 1,3 % la semaine dernière à 4 588 points, une baisse sans précédent depuis des mois, qui peut être attribuée – au moins en partie – à la fin imminente de la haute saison », assure le spécialiste de la ligne régulière, qui partage les inquiétudes de l’OCDE sur le retour de l’inflation dans de nombreux pays. L’Organisation de coopération et de développement économiques attribue en effet la bête noire des banques centrales à la pénurie des marchandises et à la hausse rapide des coûts de transport, conséquences des chaînes d’approvisionnement gravement perturbées.

Intelog - Article Le journal de La Marine Marchande - Le marché du conteneur n'envoie aucun signe d'apaisement
photo : © Freepik – onlyyouqj

Les avions décollent aussi

En attendant, la crise du transport maritime stimule la demande de fret aérien, les détaillants désespérés faisant grimper le prix des freighters à des niveaux records. Selon Air Charter Service, un affrètement transpacifique sur un B777 coûterait quelque 2 M$ par vol alors qu’avant la pandémie, les 750 000 $ auraient déclenché l’incrédulité chez les exploitants.

Le fret aérien et le fret maritime sont en passe d’être sur la même ligne… Il n’y a pas si longtemps, grand était l’écart.

Adeline Descamps

Source : le journal de la Marine Marchande.

La file d’attente des porte-conteneurs dans les ports du monde entier s’est résorbée ces dernières semaines, mais pas au large de Long Beach et de Los Angeles où elle s’allonge, indique VesselsValue.

« Une crise de Noël est imminente en raison du chaos dû aux embouteillages dans les ports ». Vesselvalue ne fait pas dans la demi-mesure alors qu’à l’échelle mondiale, il y aurait 334 porte-conteneurs « inutiles » car immobisés en attente au large des plus grands ports du monde, avec ses 2,2 millions de boîtes stockés sur l’eau. 

Cela représente toutefois une amélioration. Ils étaient 427 à faire la queue fin septembre. La situation s’améliore par endroits comme à Ningbo, parvenu à juguler la file d’attente de navires à ses portes, de moitié moins qu’en août. Le long des côtes de Zhoushan (43 navires), Ningbo (26) et Shanghai (20), un total de 89 navires attendent actuellement d’accoster et de décharger. À Zhoushan et Ningbo, les navires attendent depuis plus de 20 jours, tandis que la plus longue période d’attente à Shanghai a été de 13 jours.

27 jours d’attente

Dans les ports d’importation, « la congestion est préoccupante » rappelle VesselValues. Les ports californiens – Long Beach et Los Angeles, portes d’entrée des importations conteneurisées du pays – sont parmi les plus touchés et montrent que peu de signes d’amélioration à l’approche de Noël, alors que 66 navires dérivent au large en attendant le déchargement. Ils étaient 57 il y a une semaine. La plus longue période d’attente enregistrée pour un navire au large de Long Beach est de 27 jours.

En Europe, Felixstowe, l’un des principaux ports à conteneurs du Royaume-Uni avec 40 % des importations britanniques, est le plus durement touché par les perturbations dans le transport maritime. Depuis le début du mois, il a reçu 31 porte-conteneurs, soit une capacité totale de 281 408 EVP, ce qui représente 45 % de moins par rapport à la même période de l’année dernière et 51 % par rapport à 2019. Depuis le début de l’année, le port britannique a accueilli 2 497 porte-conteneurs.

Vers des modes alternatifs 

Des compagnies ont commencé à détourner leurs navires de Felixtowe pour éviter les retards dans le port. Tel le Marchen Maersk, d’une capacité de 18 340 EVP, qui a ainsi choisi de faire escale au port de Wilhelmshaven, en Allemagne, espérant pourvoir décharger plus rapidement. Mais ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.

« Nous pourrions assister à une augmentation de l’utilisation de modes de transport alternatifs pour acheminer les produits dans les magasins, tels que le fret ferroviaire et aérien, bien que les problèmes de distribution affectent simultanément la plupart des parties de la chaîne d’approvisionnement », constate le spécialiste de la valeur des navires.

Adeline Descamps

Source : Les Echos

La reprise économique mondiale provoque des bouchons à tous les étages, dans le transport maritime, routier, ou la manutention portuaire. Ajouter de nouveaux navires ne suffira pas à régler le problème, qui touche toute la chaîne et devrait persister durant une grande partie de 2022.

Des navires à l’ancre au large, des ports qui attendent une semaine pour décharger leur marchandise, des prix du transport multipliés par 5 depuis dix-huit mois, voire par 10 sur certaines routes, des conteneurs vides qui s’empilent dans les ports en attendant un navire pour les rapatrier en Asie, des industriels qui ratent des ventes faute de matières premières ou de composants… Depuis des mois, les chaînes logistiques mondiales sont à flux tendus , et les clients des transporteurs, impuissants face aux blocages à tous les étages, sur les nerfs.

« Aujourd’hui, on a un marché très fort sur certaines routes maritimes et une offre de transport rationnée. Jamais l’on a vu un tel effet ciseaux. Les problèmes dépassent largement le maritime, c’est l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement qui est disruptée. Même si les armateurs ont pris plein d’initiatives pour remédier à la situation, beaucoup de terminaux portuaires…

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Denis Fainsilber

Source : le journal de la Marine Marchande.

Dans son dernier rapport, publié fin septembre, l’Organisation de coopération et de développement économiques indique que la hausse vertigineuse des taux de fret conteneurisés est à l’origine d’une grande partie de l’inflation dans les pays du G20 cette année.  

Effet de « L’inflation galopante constitue un défi difficile pour les banques centrales, n’a pas caché Laurence Boone, économiste en chef, lors d’une conférence de presse en support à la publication de ses dernières Perpectives économiques, rapport intitulé Keeping the recovery on track, rising commodity prices and global shipping costs, publié fin septembre. En français, « Maintenir la reprise sur les rails ».

L’économie mondiale connaît une croissance beaucoup plus forte que prévu il y a un an, soutenue par les plans de relances publiques, stimulée par les politiques monétaires et par les progrès de la vaccination. Le PIB mondial a désormais dépassé son niveau d’avant la pandémie, mais la production à la mi-2021 était encore inférieure de 3,5 %. Cela représente un manque à gagner réel de plus de 4 500 Md$ et équivaut globalement à une année de croissance de la production mondiale en temps normal.

Aussi, dans certains pays, où la production a retrouvé son « niveau d’avant », comme aux États-Unis, l’emploi reste plus faible. En Europe, l’emploi a été largement préservé, mais la production et le nombre total d’heures travaillées ne se sont pas encore totalement rétablis. Quelques économies de marché émergentes ont connu une reprise rapide, mais dans certains cas, celle-ci s’est accompagnée de fortes pressions inflationnistes.

Hausse des matières premières et taux de fret à l’origine de l’inflation

Au tour de CMA CGM de faire valoir une « congestion trop intense » et « un manque de productivité constatés depuis des mois en Europe du nord » qui affDans ce contexte d’augmentation rapide de la demande, de perturbations de l’offre et d’épuisement des stocks, l’OCDE considère que la hausse des prix des matières premières et des taux de fret dans le transport maritime par conteneurs (indice SFCI, marché spot) expliquent en grande partie la reprise observée de l’inflation des prix à l’importation et à la consommation.

« Début septembre, les prix au comptant dans le fret conteneurisé étaient environ 2 à 3 fois plus élevés qu’un an plus tôt, poussés à la hausse par une forte demande de biens de consommation et des entraves à l’approvisionnement entraînant des retards dans les expéditions. Les navires sont actuellement utilisés à presque pleine capacité et les conteneurs restent rares. La congestion des ports et la baisse de productivité des terminaux et des dépôts intérieurs ont également entraîné des goulets d’étranglement. Cette situation atypique semble devoir persister pendant un certain temps, une capacité de transport maritime supplémentaire significative ne pouvant apparaître qu’en 2023 », résume le rapport. 

1,5 % points de pourcentage

Selon les estimations de l’OCDE, ces deux facteurs auraient ajouté environ 11 points de pourcentage à l’inflation annuelle des prix des importations de marchandises dans les économies du G20, et environ 1,5 point de pourcentage à l’inflation annuelle. « Dans l’ensemble, cela donne à penser que la hausse des prix des produits de base et des coûts de transport explique environ les trois quarts de la variation de plus de deux points de pourcentage de l’inflation des prix à la consommation du G20 depuis le second semestre de 2020. » 

Dans ce scénario est présupposé que les coûts de transport maritime augmentent d’un peu plus de 25 % au quatrième trimestre de 2021, conformément aux taux de croissance observés au deuxième et troisième trimestre, avant de se stabiliser au premier semestre de 2022 et de revenir à leur niveau d’avant Covid à mesure que les goulets d’étranglement se résorbent et que les capacités augmentent. Les prix des produits de base sont, eux, calculés sur leur niveau moyen de juillet et août 2021.

Une incertitude importante demeure également quant aux perspectives d’évolution des coûts des intrants. Dans un autre scénario, dans lequel les prix des matières premières augmentent encore au quatrième trimestre de 2021 et les frais de transport restent élevés tout au long de 2022, la pression à la hausse sur les prix à la consommation est de près de deux points de pourcentage au quatrième trimestre de 2021, et de plus d’un point en moyenne en 2022

Par zones géographiques

Plus globalement, les risques d’inflation à court terme sont orientés à la hausse, en particulier si les pénuries d’approvisionnement prennent beaucoup de temps à être surmontées.  

L’inflation a augmenté particulièrement rapidement ces derniers mois aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni, et même avec une certaine atténuation des pressions sur les prix au cours de l’année prochaine, elle devrait se situer autour de 2 à 3 % en 2022. Elle devrait rester inférieure à 2 % dans la zone euro et au Japon, mais s’accélérer à mesure que la reprise progresse.

Dans les économies émergentes, les surprises à la hausse ont été de taille en Argentine, au Brésil, au Mexique, en Russie et en Turquie, et devraient persister pendant un certain temps. En Chine, elle reste modeste, malgré la hausse rapide des prix à la production, en raison de la forte baisse des prix alimentaires. 

« Le soutien des politiques macroéconomiques reste nécessaire tant que les perspectives sont incertaines et que l’emploi ne s’est pas encore totalement rétabli », préconise l’OCDE, qui craint le retrait prématuré et abrupt du soutien politique. « Le poids du service de la dette reste faible, grâce à une politique monétaire accommodante, malgré des déficits élevés et des niveaux d’endettement croissants. Cela laisse une marge de manœuvre, alors que les taux d’intérêt restent bas, pour un soutien budgétaire soutenu afin d’assurer une reprise complète et durable. » 

Adeline Descamps